Briqueterie Wienerberger

MAJ 16-12-2012


Site Wienerberger : anciennement tuilerie Sturm d’Achenheim, qui est à l’origine de la création d’A.R.B.R.E.S.


Situation

L’usine WIENERBERGER est située en contrebas sur la gauche avant d’arriver à Achenheim en venant de Strasbourg, une série de bâtiments industriels coiffés de  deux cheminées et des alignements de palettes de briques.

 

Historique

 

1990

Anciennement tuilerie STURM, elle appartient depuis 1995 au groupe autrichien WIENERBERGER qui est aujourd’hui leader mondial de la brique avec un chiffre d’affaires conséquent et qui poursuit un vigoureux programme d’investissements en France. Pendant de nombreuses années, l’usine n’a fait parler d’elle que par le problème de la densité de circulation de ses camions et des boues qu’ils laissaient sur les chaussées. C’est au début des années 90, avec le remplacement du four de cuisson et l’introduction d’un nouveau processus de fabrication intégrant polystyrène et boues de désencrage de papeterie, qu’elle est devenue une source de pollution atmosphérique majeure. Achenheim et Oberschaeffolsheim ont alors été régulièrement inondés d’émanations âcres caractéristiques à base de composés organiques volatils (COV) et de dioxyde de soufre (SO2) dont les riverains ont rapidement craint les conséquences pour la santé.

 

1992

En 1992, une pétition rédigée par deux habitantes demeurant à proximité avait déjà circulé et abouti à des réunions entre la direction, la Mairie d’Achenheim et les riverains incommodés par les odeurs, tout cela sans grands résultats.

 

1995

C’est au mois d’août 1995 qu’un autre proche voisin a lancé un tract intitulé « Les Tuileries : ça commence à bien faire » (« Ziegelfabrik, awer jetzt langt’s Bigott ») qui a eu un certain retentissement. Ce tract est en quelque sorte à l’origine d’A.R.B.R.E.S. puisqu’il a permis à quelques uns de se rencontrer, de discuter du problème et finalement de décider de créer notre association. A l’époque, il fallait une bonne dose de naïveté ou d’inconscience pour s’en prendre à la briqueterie. Cela était très mal vu à Achenheim. Les raisons sont connues : les emplois procurés à des personnes du village, la manne budgétaire que représente la taxe professionnelle (dont profite également Oberschaeffolsheim dans une moindre mesure), les rapports professionnels entretenus avec les maires successifs dont l’avant dernier était un ancien directeur de l’usine. C’est au cours de la même période que la famille STURM a vendu la briqueterie au groupe autrichien WIENERBERGER.

 

1996

Dans les premiers temps de son existence, notre association a été superbement ignorée, les courriers et demandes de prise de contact étant restés sans réponse de la part des différents responsables de la briqueterie. Il a fallu une première manifestation contre la pollution organisée le 8 juin 1996 et à laquelle ont pris part de nombreux habitants des trois villages soutenus par les médecins locaux pour que, enfin nous soyons pris au sérieux. Un cortège d’environ 200 personnes formé au départ de Wolfisheim, encadré par les gendarmes et grossi au fur et à mesure de sa progression, s’était rendu à proximité de la briqueterie pour y exprimer sa colère. A la suite de cette mobilisation, un système de traitement des rejets du four par post-combustion a enfin été mis en place par l’exploitant, apportant une amélioration considérable de la situation. Nous avons malgré tout dû continuer à lutter, souvent seuls mais plus récemment avec l’appui de certains élus, pour que les pannes de cette installation de traitement soient prises avec sérieux et pour que son fonctionnement soit optimisé. Un dialogue constructif a progressivement pu être établi entre le comité directeur d’ARBRES et la direction technique de l’usine, concrétisé par des contacts suivis et des rencontres régulières. La société WIENERBERGER a finalement amélioré sa gestion des pannes du système de traitement des rejets, apporté à l’installation des modifications techniques visant à améliorer ses performances et entamé la vérification des infrastructures de l’unité de production.

 

2005

Ces améliorations n’ont cependant pas éliminé des nuisances récurrentes dont les riverains continuent à se plaindre. Dans ce contexte, une nouvelle pétition à l’initiative d’habitants d’Achenheim a réuni plus de 200 signatures au printemps 2005, demandant une fois de plus à la société WIENERBERGER, aux pouvoirs publics, à la DRIRE et aux élus de prendre toutes les mesures nécessaires.

 

2006

En conséquence, à l’instar de l’usine du même groupe à Malsch, près de Rastatt en Allemagne, qui utilise le même process de fabrication et qui est également ancienne, la briqueterie d’Achenheim annonce qu’elle devrait être équipée avant la fin de l’année 2007 d’une nouvelle cheminée de 72 m de haut (contre 38 m actuellement), afin que les rejets se fassent plus efficacement et bénéficient d’une meilleure dispersion.

 

2008

La nouvelle cheminée arrive en janvier. Elle est totalement mise en service en juillet. Le village vit une nouvelle période de mauvaises odeurs en août. Les adhérents réagissent aussitôt et A.R.B.R.E.S. contacte la société WIENERBERGER qui explique qu’un dysfonctionnement important est à l’origine des odeurs. L’industriel a procédé à de nouveau réglages et pris des dispositions pour éviter de nouveaux désagréments. Malgré la nouvelle cheminée, les riverains d’Achenheim par beau temps et vent nul ou faible, ou ceux d’Oberschaeffolsheim, voire de Wolfisheim par vent d’ouest, se plaignent encore régulièrement de périodes de mauvaises odeurs encore trop fréquentes.

2011

Mars-avril : les riverains se plaignent à nouveau d’une recrudescence de mauvaises odeurs, odeurs nauséabondes parfois très fortes. Le groupe WIENERBERGER reçoit A.R.B.R.E.S. en juin en ses locaux, avec le cabinet allemand KTT-iMA, expert reconnu dans la réalisation d’études relatives aux émissions olfactives, au climat et à la qualité de l’air. WIENERBERGER présente le résultat d’une étude commanditée en 2010. Cette étude, réalisée par KTT avec des nez professionnels et une station météorologique, conclut bien à la présence d’odeurs au niveau des habitations des secteurs Est d’Achenheim et Ouest d’Oberschaeffolsheim.


Eté 2011: plusieurs réunions ont lieu avec A.R.B.R.E.S. pour organiser une campagne de relevé d’odeurs avec des membres et riverains d’Achenheim et Oberschaeffolsheim.

Septembre à novembre 2011 :

ARBRES participe à une enquête avec KTT-Ima, en associant des riverains volontaires pour évaluer la gêne olfactive perçue. Cette enquête, conduite selon une norme allemande, se déroulé de septembre à novembre 2011, avec des bénévoles, la plupart membres d’ARBRES.
Préalablement à cette enquête, nos « nez » assiste, dans les locaux de la briqueterie, à une séance de reconnaissance des différents types d’odeurs susceptibles d’être émis par le site (cf. photo). Le questionnaire de l’enquête est également validé, en intégrant les observations complémentaires d’odeurs faites en dehors des heures fixées par le protocole (3 relevés par semaine durant 10 semaines).

Briquetterie

Juillet 2012 : Résultat de l’enquête de la briqueterie : nos nez bénévoles ont permis de trouver l’origine des odeurs les plus persistantes …

Les résultats de l’enquête nous sont présentés, dans le cadre de nos rencontres régulières avec la direction de Wienerberger : ils confirment la présence persistante des odeurs qui proviendraient des lieux de stockage. Dans le cadre de la poursuite de sa démarche d’amélioration dans la prévention des nuisances olfactives, et suivant les recommandations de KTT-iMA, Wienerberger a pris l’engagement de construire un hangar pour le stockage du papier à l’abri des intempéries.
A l’issue de cette réalisation, ARBRES demandera une nouvelle campagne de mesures, afin de vérifier l’efficacité du hangar ainsi que l’impact des rejets résiduels dans l’environnement.
A suivre…


Le groupe WIENERBERGER a donc encore une marge de progression dans sa démarche de qualité de l’environnement. ARBRES continue de solliciter le groupe dans ce sens.

Nous continuons à juger au quotidien si les démarches de la briqueterie, à l’impact visuel certain, permettront enfin de faire avancer sérieusement ce dossier emblématique de notre lutte pour l’environnement de nos communes. En tout cas, la briqueterie d’Achenheim n’en continuera pas moins de faire partie des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la région.

Nous continuons également à comptabiliser toutes les odeurs (d’où qu’elles viennent, et pas seulement de la briqueterie). Notre réseau de « nez » nous signale régulièrement la date, l’heure, la provenance supposée des odeurs et leur intensité. Vous aussi, vous pouvez nous aider en adressant vos constatations au siège de notre association ou par courriel à <contact@arbres.asso.fr(si vous le souhaitez, nous garantissons l’anonymat par rapport à l’industriel ou aux autorités).

Logo PDF L’étude complète du cabinet TTK en PDF

 

2013

Avril : les riverains nous signalent à nouveau des périodes de mauvaises odeurs.
Juin : le groupe Wienerberger nous confirme qu’il envisage la construction de plusieurs espaces de stockage
abrités pour les boues de papier, en principe d’ici à 2014.

 

2015

ARBRES a rencontré la direction le 10 mars 2015 pour faire le point sur les projets annoncés, la couverture des boues, le remplacement du four d’octobre 2015 à mars 2016, le traitement des fumées (2018), une sortie sécurisée du site via une nouvelle bretelle (à l’étude).

 

2016


Wienerberger a procédé à la rénovation du four et investit dans un nouveau four tunnel : une machine longue de 160 mètres, qui atteint 1 000 °C et dont la durée de cuisson est d’environ 24 heures. La production a été interrompu 5 mois.

Cet équipement remplace l’ancien four endommagé par la corrosion après 30 ans d’exploitation, et utilise des technologies qui devraient, selon Wienerberger, assurer « une plus grande longévité » que la précédente structure.

 

Selon les DNA (4-10-2016, http://c.dna.fr/economie/2016/10/04/un-nouveau-four-pour-perenniser-l-usine-de-briques) :

Wienerberger a profité de ce chantier, qui a nécessité « 9 000 heures de travail réalisées par les équipes internes », pour mettre en œuvre « plusieurs innovations dédiées à l’amélioration du contrôle de la cuisson » ainsi que « les dernières techniques d’optimisation des consommations énergétiques, comme l’alimentation des brûleurs par de l’air de combustion surchauffé ». Résultat : « les gains obtenus à ce jour sur la phase de cuisson sont significatifs, avec une baisse de 25 % de la consommation de gaz et de 30 % de la consommation électrique », soit une économie annuelle de près de 250 000 euros avec un impact environnemental positif et un plus faible taux de rejet de C0 2. »