La position de ARBRES

Pour expliquer la position de ARBRES, nous vous proposons les trois documents suivants

 

Article DNA du 07 11 2015

 

L’éditorial du président dans le dernier ARNRES INFOS n° 51

_ Notre participation à l’enquête publique sur le forage d’Eckbolsheim

Article des DNA du 17 mai 2015 qui résume assez bine notre avis

 

2016

La géothermie profonde, c’est parti…

Les premiers forages devraient démarrer à Vendenheim et à Illkirch en 2017, avant celui d’Eckbolsheim en 2018.

Des élus de l’Eurométropole, de Vendenheim, Illkirch et Eckbolsheim ont souhaité se forger une opinion objective. Ils sont allés en Islande visiter des installations, il en sont revenus convaicus et rassurés.

Le succés du forage de Rittershoffen que ES Géothermie est en train de mettre en production les a confortés dans leur opinion. Les mairies d’Eckbolsheim et de Vendenheim qui s’étaient au départ opposés aux forages y sont maintenant favorables. Seul Oberhausbergen ne s’est pas donné les moyens d’approfondir le sujet, elle reste donc contre la géothermie en opposant des arguments depuis longtemps dépassés.

Les risques liés à cette technologie sont faibles et suffisamment maitrisés pour être acceptés. Le risque le plus important reste l’échec du forage si notre sous-sol à grande profondeur, encore aujourd’hui peu connu, ne donne pas les résultats attendus. Mais cela concerne les investisseurs, pas les riverains.

 

Par contre, les bénéfices pour l’environnement et la population seront considérables en cas de réussite.

 

ARBRES est toujours favorable à ces installations. Nous restons attentifs et exigeants pour que la transparence continue à fonctionner et pour être acteurs dans les différentes commissions de contrôle.

 

 

Article DNA du 07 11 2015

Article DNA du 07 11 2015

Editorial du président

La transition énergétique : passons enfin aux travaux pratiques !
Voilà des années qu’ARBRES vous parle de la nécessaire transition énergétique. Et pourtant, l’éolien n’a pas bonne presse en Alsace par manque de vent et de sites, hormis ceux des crêtes emblématiques des Vosges; le photovoltaïque  stagne depuis l’effondrement du prix de rachat du kWh et l’eau chaude solaire reste très minoritaire…bref toutes les avancées qui marchent de l’autre coté du Rhin ne trouvent pas preneur chez nous en Alsace ! Bizarre non ? Serait-ce la politique nationale du tout nucléaire ? Ou les pouvoirs publics peu enclins au changement ? On s’interroge ! Pourtant il y a bien eu un Grenelle de l’Environnement qui devait tout révolutionner ! Non ? Serions –nous moins bons, plus sots, que les Allemands ? Ou moins bien organisés,  ou moins bien conseillés, ou simplement moins volontaires ? Moins motivés par le changement climatique ? Un peu comme des Hobbits Nalsaciens qui se réfugient dans leur petit confort… t’heim ? Bref, nous remettons toujours au lendemain, nous demandons toujours des études complémentaires bien pratiques pour gagner du temps… et attendons les calendes  grecques pour faire les nécessaires efforts comme par exemple la fermeture de Fessenheim…
Aujourd’hui l’actualité est à la géothermie profonde  c’est le moment de passer enfin aux travaux pratiques ! Voilà un sujet qui est ancien, une technique qui a été expérimentée en Alsace depuis plus de 30 ans, un sujet sur lequel  la plupart des spécialistes mondiaux travaillent en Alsace et dans le Bassin Rhénan. Une énergie disponible en continu, propre et renouvelable et en quantité raisonnable.
Bien sûr il faut regarder cela de près, poser toutes les questions, répondre à toutes les peurs, expliquer les risques. Pour nos enfants et nos petits-enfants, nous devons  enfin aller de l’avant, avoir le courage d’affronter le changement climatique avant qu’il ne nous rattrape pour de bon. Pour la transition énergétique une chance est à saisir !
Passons enfin aux travaux pratiques !

Contribution à l’enquête publique

Madame la Commissaire Enquêtrice,
ARBRES, en tant qu’association de défense de l’environnement, est par principe favorable à toute forme d’énergie propre et renouvelable qui s’inscrit dans la nécessaire transition énergétique.
Dans le cadre de ce projet, cette nouvelle énergie a vocation à être produite et valorisée localement : pour la plus grande part dans le réseau de chaleur de Hautepierre (avec un bon rendement thermodynamique). Le projet lui-même s’inscrit dans le long terme. Cette nouvelle énergie échappe aux contraintes géopolitiques liées aux énergies fossiles.
C’est pourquoi ARBRES est a priori favorable à ce projet.
Ce projet s’inscrit dans une perspective de développement durable et de remplacement des énergies fossiles et nucléaires dont les dangers réels ont été démontrés, contrairement à ceux de la géothermie profonde, solution nouvelle qui inspire forcément méfiance et prudence, mais qui mérite absolument d’être explorée et testée au vu de tous ses bénéfices et opportunités pour l’environnement et le rayonnement historique de notre Région en matière d’initiatives technologiques. Pour autant, nous sommes conscients qu’il s’agit là d’une technique qui comporte encore un certain nombre d’incertitudes quant à la nature des différentes couches du sous sol, la position et la taille des failles naturelles, la taille des réservoirs, les températures et débit, et encore bien d’autres éléments…
Ces incertitudes sont habituelles dans des projets innovants mais elles génèrent des risques qu’il faut évaluer pour ensuite les expliquer à la population.
Proximité des 2 sites d’Eckbolsheim et de Mittelhausbergen:
Les promoteurs des nouveaux projets de géothermie apportent des réponses bien argumentées et des références sérieuses sur la maitrise de ces risques. Si Fonroche ne dispose d’aucune référence en tant qu’opérateur, la société nous a néanmoins démontré sa capacité à s’entourer des meilleurs spécialistes européens en matière de fonçage, de forage et d’exploitation. ARBRES a visité un site en fonctionnement depuis 10 ans et réalisé par ses sous-traitants potentiels, près de Munich. ARBRES a également rencontré les responsables de la Géothermie Profonde d’ES, qui semblent également bien maîtriser le sujet et a visité leurs sites de Soultz sous forêt et Rittershoffen parfaitement opérationnels.
ARBRES ne peut concevoir une rivalité stratégique et/ou commerciale de la part de ces deux acteurs sur un sujet aussi sensible et demande une transparence totale dans leur collaboration et leurs échanges d’informations respectives notamment lors des études préalables des chantiers d’Eckbolsheim et Mittelhausbergen.

Les risques :

Les risques CONNUS. Ils sont issus des incidents apparus au cours de forages précédents comme par exemple la déformation des terrains (Lochwiller), la fuite des puits (Landau), la traversée de couches d’hydrocarbures liquides ou gazeux (Saint Gall), etc… Pour le risque sur la nappe phréatique, il serait souhaitable que la structure enveloppante du tubage qui est maximale en traversant la nappe phréatique, soit prolongée très largement dans la couche imperméable en argile.

Les risques INCONNUS. L’aspect exploratoire des projets implique qu’il peut y avoir des « surprises » ou des « incidents » non encore répertoriés et dont le traitement ne dépendra que de la compétence, de l’expérience et de la réactivité du personnel chargé des forages. Ces risques ne sont, à notre avis, pas suffisamment pris en compte dans les projets de forage comme celui qui nous concerne ici. Par exemple, le contrôle décennal de la structure en métal et ciment du tubage nous parait de ce point de vue insuffisant : est-ce une prescription technique ou administrative ? Autre exemple: les interactions néfastes potentielles entre les 2 sites distants d’à peine 2.5km.

Les conséquences en cas d’incident :
– Celles qui provoqueront l’arrêt et l’abandon du projet, et donc provoqueront la perte de l’investissement des opérateurs. Cela ne nous concerne pas directement.
– Celles qui représentent un risque technique pour la population et l’environnement, notamment en cas d’exploitation géothermique à la limite de la rentabilité pour l’industriel (stimulation chimique à pression critique).

Pour palier à ce risque il faut une totale transparence.
Nous exigeons la création d’une CLIS (Commission Locale d’Information et de Surveillance) ou d’une CSS (Commission de Suivi de Site) avec la présence de l’état par la DREAL, à coté des associations comme ARBRES et des mairies. Ainsi aucun évènement ne pourra être masqué tout au long des phases de forage et plus tard, d’exploitation.
Préservation de la nappe phréatique. Sur le deuxième type de conséquence technique, nous pensons que le point le plus critique est la protection insuffisante de la nappe. En effet, les mesures présentées ne préviennent que des risques déjà connus, mais ne prennent pas en compte l’INCONNU.
Nous demandons que le projet intègre des protections multiples, voire redondantes, composées de techniques différentes et variées.
Par exemple, les piézomètres projetés autour du site assureront-ils un dépistage rapide et efficace des pollutions de la nappe proche du puits de captage d’Oberhausbergen compte tenu du débit élevé du prélèvement de l’eau saumâtre (350m3/h) ?
Des précautions supplémentaires pour un traitement préventif voire curatif ne sont-elles pas envisageables dès maintenant ?

Autre exemple : que faire de l’excédent manifeste de chaleur de la saumure avant réinjection dans le puits-retour et ceci pendant les 6 mois de l’année ?
Même si ces protections semblent à ce jour superflues car elles ne traitent pas de risques identifiés, elles doivent proposer des éléments préventifs et curatifs qui couvrent les incidents les plus improbables et imprévisibles. Ils doivent être intégrés dans un Plan de Prévention de ces Risques Inconnus.
Nous demandons la mise en place d’un Comité de Pilotage de Contrôle pour parer à tout événement exceptionnel. Comité dans lequel siègeraient les 2 opérateurs ES et FONROCHE qui mettraient en commun leurs savoir-faire et leur moyens techniques, sous contrôle de la DREAL.
Lorsque plusieurs puits auront été forés et donc que nombre d’incertitudes auront disparu suite aux retours d’expériences des forages précédents, il sera toujours temps de mieux dimensionner ces protections. En résumé nous demandons:
-Un Comité de Suivi de Site pour garantir une transparence durant les travaux. -Un renforcement conséquent des mesures de protection de la nappe phréatique.
-Un Plan de Prévention des Risques inconnus
-Un Comité de Pilotage de Contrôle pour faire face à tout évènement exceptionnel (risque inconnu).
Vous remerciant par avance de bien vouloir prendre en compte nos remarques et demandes, nous vous prions de croire, Madame la Commissaire Enquêtrice, en l’expression de notre considération distinguée.

Jean-Jacques SPIESS

Article DNA du 17/05/2015

OBERSCHAEFFOLSHEIM – Énergie Géothermie : l’association ARBRES vote pour
« Transition énergétique : c’est le moment de passer aux travaux pratiques », se réjouit l’association de défense de l’environnement ARBRES dans son dernier bulletin d’information.
L’association Ried Bruche pour le respect de l’environnement près de Strasbourg est pour la géothermie profonde et le fait savoir, alors que deux communes de l’ouest strasbourgeois ont versé un avis défavorable aux dossiers d’enquête publique.

Une énergie « propre, renouvelable » qui « a vocation à être produite et valorisée localement »… ARBRES considère que la géothermie profonde « mérite absolument d’être explorée et testée », écrit Jean-Jacques Spiess, son président, dans une contribution adressée au commissaire enquêteur en charge de l’enquête publique sur la demande d’autorisation d’ouverture de travaux miniers, déposée par Fonroche à Eckbolsheim, dont il a adressé une copie aux DNA.

Réduire des deux tiers les polluants dans l’atmosphère
Sur la question du manque d’expérience de l’opérateur, l’association semble satisfaite de sa visite du site d’Unterhaching, près de Munich, où des « sous-traitants potentiels » de Fonroche ont réalisé une centrale géothermique qui alimente en chauffage 40 % des foyers de la ville et produit de l’électricité.

Recensant les risques liés à ce type de projet, ARBRES demande plus particulièrement davantage de mesures de protection de la nappe phréatique, estimant « insuffisantes » celles versées au dossier.

Plus largement, l’association estime qu’il faut une « totale transparence » au moment du premier forage, puis lors de l’exploitation. ARBRES demande ainsi la mise en place d’un comité de suivi de site avec des représentants de l’État, des communes et de la société civile pendant la phase de travaux afin de veiller à leur bon déroulement. L’association exige aussi la création d’un comité de pilotage « pour faire face à tout risque exceptionnel », notamment en cas de pollution de la nappe phréatique, afin que Fonroche et ES Géothermie échangent dans un cadre officiel (la filiale d’ES Strasbourg a déposé une demande similaire sur un terrain à quelques kilomètres à peine, à Mittelhausbergen).

Si une centrale géothermique voyait le jour à Eckbolsheim, son efficacité serait telle que, raccordée au réseau de chauffage urbain, elle permettrait d’économiser « 66 % du gaz et du fioul lourd », et donc les « deux tiers des rejets polluants dans l’atmosphère », souligne l’association dans son bulletin. A l’heure où l’on s’inquiète de la qualité de l’air dans l’agglomération, ARBRES espère que son argument fera mouche.